Pont Pierre Marchant : un maillon de mobilité moderne et un espace de séjour agréable dans le futur quartier

L'administration de l'urbanisme urban.brussels donne son accord sous réserve à Bruxelles Mobilité pour son projet concernant le pont Pierre Marchant, elle formule des conditions supplémentaires pour aboutir à un projet tourné vers l’avenir, en plus de la fonction de séjour et de mobilité active déjà prévue. Ces conditions font suite au Plan particulier d'affectation du sol Biestebroek, juridiquement contraignant, qui prescrit que le pont doit être praticable pour toutes les formes de trafic, et au Plan régional de Développement durable, qui décrit l'axe de la rue Pierre Marchant comme une « ligne de transport public à grande capacité à créer ou à étudier ».

La conséquence de cette décision est que le pont Marchant restera actuellement fermé à la circulation automobile, qu'il pourra conserver sa fonction première actuelle de lieu de rencontre et d'utilisation par les modes actifs, mais qu'il devra être ouvert aux transports publics et aux services d'urgence, et que l'aménagement du pont devra être conçu de manière évolutive afin qu'il puisse répondre à tout besoin de mobilité futur et qu'il puisse ainsi être ouvert à la circulation automobile locale, si cela devait être nécéssaire et décidé à l'avenir par le gestionnaire de la route, Bruxelles Mobilité, en concertation avec la commune.

Une percée dans un processus d'autorisation difficile

Le pont Marchant, construit en 1936, a été fermé à la circulation automobile en 2014 parce qu'il était devenu trop instable pour permettre une circulation intense. La mobilité dans le quartier s'est depuis adaptée en conséquence et le pont a maintenant une fonction essentiellement de séjour.

Une demande de permis d’urbanisme pour la reconstruction du pont a été déposée en 2018. Il a fallu suivre un long processus avec une étude d'incidences qui a finalement été conclue en mai 2022 après une enquête publique et une commission de concertation , et qui contenait des recommandations pour améliorer le projet. Bruxelles Mobilité a ensuite présenté une proposition modifiée en novembre 2022, qui n'était toutefois plus conforme à l'important travail d'étude préalable et qui contrevenait également aux dispositions légales en vigueur. Dans son projet initial, Bruxelles Mobilité avait fait le choix de remplacer le pont par une nouvelle construction, mais dans sa proposition modifiée l’institution souhaite en limiter l'usage aux seuls modes actifs. Selon Pascal Smet, Secrétaire d'État à l'Urbanisme, cette décision d'urban.brussels conclut que ce choix est contradictoire et non conciliable tant d'un point de vue juridique que financier.

Opter pour un pont implique de devoir l'ouvrir aux modes pour lesquels l'ouvrage est architecturalement conçu, conformément aux instruments de planification juridiquement contraignants qui lui sont applicables. Lorsque les traversées au-dessus de voies d’eau sont prévues exclusivement comme lieux de rencontre et de transport pour les modes actifs, c’est la passerelle qui est l'option la plus appropriée. Les deux passerelles piétonnes et cyclistes réalisées sur le canal peuvent être citées en exemple à cet égard. Compte tenu de la situation financière précaire de la Région, cette conclusion est d'autant plus logique que les passerelles requièrent une capacité portante plus légère et ne nécessitent donc qu'une fraction du budget d'investissement actuellement envisagé pour le pont.

Outre l'objection financière, le projet actuel ne respecte pas d'un point de vue juridique les dispositions contraignantes du Plan particulier d'affectation du sol (PPAS) Biestebroek et du Plan régional de développement durable (PRDD). Le PRDD décrit l'axe de la rue Pierre Marchant comme une « ligne de transport public à grande capacité à créer ou à étudier », tandis que le PPAS Biestebroek parle du pont comme d'une route qui doit être ouverte à tous les types de trafic parce que l'axe jouera un rôle très important en reliant les deux rives du canal pour le nouveau quartier de 12.000 habitants et doit être rouvert pour permettre une mobilité optimale dans le cadre de ce nouveau projet urbain.

La décision prise par urban.brussels prévoit que le pont restera fermé à la circulation automobile conformément à son utilisation actuelle, mais recommande en même temps que le pont doit être également ouvert aux transports publics et aux services d'urgence et qu'il doit pouvoir évoluer de manière dynamique pour répondre aux besoins futurs en matière de mobilité (en particulier le trafic automobile local).

Coordination avec le futur quartier Biestebroek

Les plans modifiés de Bruxelles Mobilité de 2022 ne tiennent donc pas compte des dispositions du PPAS et du PRDD précités, tout en réaffirmant, conformément à ces instruments de planification, le choix logique de remplacer le pont actuel par un nouveau. Réserver le pont exclusivement aux piétons et aux cyclistes est donc problématique d'un point de vue juridique, financier et évolutif, déclare le Secrétaire d'État à l'Urbanisme Pascal Smet. Smet regrette que l'on ait perdu un temps précieux à soumettre des plans modifiés dont on savait à l'avance qu'ils ne passeraient pas le test du PRDD et du PPAS, d'autant que cette position avait déjà été communiquée à l'avance à la ministre compétente et à son administration.

Tout d'abord, le pont sera construit là où la ville se développe le plus rapidement. Pour répondre au besoin croissant en demande de logement et contrer les effets néfastes d'un marché résidentiel toujours plus coûteux, le gouvernement a décidé de créer un nouveau quartier résidentiel sur le quai Biestebroek, à proximité immédiate du pont Pierre Marchant. Le quartier Biestebroek sera un nouveau quartier urbain où vivront 12.000 Bruxellois, où les jeunes iront à l'école et qui accueillera des commerces et des établissements de restauration.

Bruxelles est donc confrontée à d'énormes défis en termes de développement urbain et de mobilité. La population de la Région bruxelloise continue de croître régulièrement et, dans le même temps, Bruxelles veut prendre le virage de la mobilité durable. Et la Région souhaite que ses habitants actuels et futurs prennent suivent également la tendance. Aujourd'hui, 1/3 des déplacements à l'intérieur de Bruxelles et 2/3 des déplacements entrants et sortants se font encore en voiture. Bruxelles vise à réduire considérablement cette part. Un réseau de transport public finement maillé et fortement développé est donc la colonne vertébrale de ce changement de mobilité.

Sur la base de cette vision, urban.brussels impose une condition importante pour la délivrance d'un permis d'urbanisme de Bruxelles Mobilité afin de rendre le projet compatible avec l'accessibilité future des transports publics et des services d'urgence. Le pont, dont le permis est soumis à conditions, restera fermé à la circulation automobile. Cependant, l’utilisation du pont doit également pouvoir évoluer de manière simple pour répondre aux futurs besoins de mobilité (accessibilité en voiture) dans le quartier afin de rester en accord avec le PRDD et le PPAS.

Très concrètement, cet objectif peut être atteint en prévoyant, par exemple, des bornes escamotables ou des caméras ANPR (reconnaissance automatique des plaques d'immatriculation) et un aménagement en zone de rencontre. De cette manière, le pont peut rester libre pour les fonctions de séjour et les modes actifs tout en restant facilement utilisable par les services d'urgence et les transports publics. En outre, à la lumière du développement du quartier Biestebroek, le pont pourrait également être ouvert à la circulation automobile à l'avenir, si une telle urgence de mobilité se présentait et si les autorités compétentes souhaitaient parvenir à un accord à ce sujet. Même dans ce cas, l'intervention proposée doit veiller à dissuader le trafic de transit à tout moment et à ce que la fonction de séjour continue à prévaloir.

Avec cette décision, urban.brussels et le Secrétaire d'État Smet veulent suivre la voie de la raison et la sécurité juridique. C'est la seule manière de formuler une solution juridiquement concluante et durable qui concilie à la fois la demande de préservation du lieu de rencontre actuel et le développement urbain à venir. Après des années de sur place et de retards inutiles, il est maintenant grand temps de lancer la machine pour faire de ce lieu un endroit plus vivable pour les Bruxellois.

En résumé

  1. Maintien de l'agréable espace de séjour et fermeture actuelle à la circulation automobile
  2. Ouverture aux transports publics et services d'urgence et aménagement routier modulaire
  3. Juridiquement à toute épreuve
  4. Investissement financier dans l'intérêt général

 

Share

À propos de Pascal Smet

Le Gouvernement bruxellois Secrétaire d'Etat de l'Urbanisme et Patrimoine - Relations européennes et internationales - Commerce extérieur - Lutte contre l'Incendie et Aide médicale urgente

Membre du VGC, chargé de la Culture, de la Jeunesse, du Sport, des Centres communautaires, du Vivre-ensemble et de la Diversité


Contact

Zenith Koning Albert II laan 37 - 12de 1030 Brussel

02 517 12 00

info.smet@gov.brussels

www.pascalsmet.brussels