Une collaboration réciproque et intensive pour restaurer la relation entre jeunes et police

Depuis certains événements récents, comme la mort d’Adil et de Mehdi, la relation entre les jeunes et la police de Bruxelles est une question d’une actualité brûlante parmi les jeunes. Nous pouvons le voir en rue, dans la presse, mais nous entendons rarement les jeunes eux-mêmes. Le Conseil de la jeunesse de la VGC a donc décidé d’entendre les jeunes et de connaître leur vécu de la manière la plus directe possible. Il a lancé une enquête qui s’est penchée sur un échantillon de 1968 jeunes ; pas suffisant pour être réellement représentatif mais bien pour donner une image de l’attitude de la jeunesse face à la police bruxelloise.

En un laps de temps relativement court, du 19 février 2021 au 7 mars inclus, la VGC est parvenue à rassembler 1968 témoignages. “Ce qui montre que cette question touche beaucoup les jeunes et qu’ils veulent réellement voir un changement”, affirme Ilyas Mouani, président du Conseil de la jeunesse de la VGC.

Le Conseil de la jeunesse a demandé aux répondants les sentiments qu’évoquait chez eux la police. Ce qui est le plus frappant, c’est que trois quarts (76 %) des participants ont déclaré ne pas se sentir en sécurité dans les contacts avec la police. La colère (48 %) et l’angoisse (42 %) sont les sentiments les plus répandus parmi les jeunes. Ils sont également nombreux à se sentir impuissants (38 %) et indifférents (27 %) vis-à-vis de la police. Seuls 12% des jeunes ressentent du respect pour la police.

Communication et rencontre : les jeunes veulent collaborer à une meilleure relation !

1 830 de ces jeunes bruxellois estiment que les relations entre les jeunes et la police devraient s'améliorer. Il est frappant de constater que les jeunes eux-mêmes veulent y travailler. Le Conseil de la jeunesse soutient la principale recommandation de l'enquête.

« Investir dans une communication qualitative et des rencontres entre les jeunes et la police afin de (re)construire un respect mutuel », déclare Ilyas Mouani, président du Conseil de la jeunesse de la VGC.

Le Conseil de la jeunesse de la VGC reconnaît les sentiments des jeunes, reconnaît les points d'attention délicats et veut y travailler de manière proactive. La Commission communautaire flamande a donc débloqué 100 000 euros pour mettre en place un projet dans la zone de police Midi.

« Nous avons opté pour un projet bruxellois large, dépassant les frontières linguistiques et communales. Trop souvent, on parle des jeunes, mais dans ce projet, ce sont eux qui ont parlé. Ce sont leurs souhaits et leurs aspirations que nous devons écouter, et à partir de là, en tant que responsables politiques, nous devons rendre les choses possibles. Avec une large coalition bruxelloise, dans la discrétion, loin de la presse et des caméras, nous avons cherché l'année dernière auprès des jeunes, des organisations de jeunesse et des policiers sur le terrain l’envie et la motivation à travailler ensemble avec tous les acteurs impliqués pour améliorer la relation entre la police et les jeunes. J'applaudis donc le fait que ces jeunes du Conseil de la jeunesse de la VGC puissent s'asseoir à la table jusqu'au niveau fédéral » – Pascal Smet, membre du collège de la VGC jeunesse.

Fini les matchs de foot isolés ; tous sur le terrain !

Restaurer la confiance ne se fera pas du jour au lendemain. Les activités isolées comme l’organisation de match de foot entre agents de police et jeunes ne suffisent pas à bâtir une meilleure relation. Comme les jeunes, le projet a besoin d’un cadre durable produisant un impact concret à long terme. Pour ce faire, tous les acteurs ont été impliqués pour parvenir à une collaboration intensive et réciproque.

Le rôle des administrations locales et des bourgmestres est déterminant.

« À Forest, nous travaillons à un rapprochement entre police et jeunes via trois groupes de travail en fonction de l’âge et du public : de 8 à 12, de 13 à 30 et un soutien aux familles. Pour le groupe des 13 à 30 ans, nous aimons collaborer avec l’asbl JES. Ce projet nous permet de coordonner les différents acteurs communaux et associatifs pour faciliter le travail de JES. Notre objectif social : des actions adaptées à la réalité de notre commune » - Mariam El Hamidine, Bourgmestre ff. et Échevine de la Jeunesse à Forest.

Le Ministre-Président est également présent pour intégrer les résultats du projet dans sa politique de sécurité et de prévention, contribuant ainsi à pérenniser le projet.

« La relation entre les jeunes et la police est pour moi d’une importance primordiale. C’est pour cela que le plan régional de sécurité et de prévention intègre cette thématique. Un appel à projet récent a d’ailleurs été consacré à cette relation, car c’est la clef de voûte d’une société sûre. Les projets de ce type sont très utiles pour lutter facilement contre les préjugés et les incompréhension », affirme Rudi Vervoort, Ministre-président bruxellois.

La zone de police Midi s’engage pleinement dans ce projet.

« L'année écoulée a déjà été marquée par les relations avec les jeunes dans nos zones de Bruxelles. Nous avons écouté, dialogué et montré que nous voulions améliorer les choses. Mais il ne suffit pas de le vouloir, il faut agir. Et ce projet et la coopération avec diverses personnalités de la politique de la jeunesse en sont un bon exemple. Pour nous, c'est le début d'un partenariat constructif et cela illustre parfaitement ce que nous visons dans notre zone : le respect, la transparence et le changement », déclare Jurgen De Landsheer, chef de corps de la zone de police Midi (Anderlecht, Forest, Saint-Gilles).

Et bien sûr, le secteur de la jeunesse dans les communes concernées est également présent avec le conseil des jeunes de la VGC pour faire entendre la voix de la jeunesse bruxelloise.

Ce projet, coordonné par JES asbl en étroite collaboration avec les acteurs locaux et supra-locaux, se déroule discrètement depuis six mois en vue d'une action forte. En tant que responsable de la mise en œuvre du projet, JES encourage la police, les jeunes, les travailleurs de jeunesse et les décideurs politiques à rester activement impliqués, afin qu'ensemble ils puissent faire bouger les choses. Dans le respect du rôle et de la responsabilité de chacun, ils tentent de parvenir de manière participative à une vision, des objectifs et des actions partagés. C’est cette disposition à collaborer entre tous les acteurs et à changer qui constitue le moteur du projet.

« À Saint-Gilles, la relation entre les jeunes et la police est une priorité de la politique de jeunesse. Ce projet de collaboration large est l’occasion de renforcer les initiatives existantes et d’en développer de nouvelles, innovantes, et opérer ainsi concrètement un changement sur le terrain » – Willem Stevens, Échevin de la Jeunesse à Saint-Gilles.

Il s’agit d’un projet de longue haleine, il demande que toutes les parties s’engagent à porter un regard ouvert les uns sur les autres et à regarder vers l’avenir.

« Établir un climat de confiance entre les jeunes et notre police ne se décrète pas. Cela se construit sérieusement dans le partenariat et hors des périodes de crise", souligne Fabrice Cumps, Bourgmestre d’Anderlecht. Et il ajoute : "Aujourd'hui, il faut se réjouir du fait que les acteurs de terrain - police, réseau communal et associatif de la prévention et de la jeunesse - sont convaincus de l'importance d'agir tous ensemble pour un dialogue plus permanent entre nos jeunes et nos policiers. Sur base de ce premier travail d'écoute et d'analyse incluant de nombreuses rencontres avec des jeunes et les forces de l'ordre, nous pouvons construire des actions concrètes dans le respect mutuel. »

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Marc Debont Porte-parole, Cabinet du Secrétaire d'État Pascal Smet
Marc Debont Porte-parole, Cabinet du Secrétaire d'État Pascal Smet
A propos de Pascal Smet

Le Gouvernement bruxellois Secrétaire d'Etat de l'Urbanisme et Patrimoine - Relations européennes et internationales - Commerce extérieur - Lutte contre l'Incendie et Aide médicale urgente

Membre du VGC, chargé de la Culture, de la Jeunesse, du Sport, des Centres communautaires, du Vivre-ensemble et de la Diversité


Pascal Smet
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